Souvenirs souvenirs...
Le bonheur de pouvoir se dire "j'ai encore bien le temps de penser à mon avenir". Prendre encore le temps de rêver en grand. Avoir encore le droit à son utopie. La douce sensation de penser que tout est possible. Prendre des décisions, c'est un truc de grands.
En attendant, aimons-nous et ne faisons rien d'autre...

Oui je sais, travailler de nouveau ensemble ne va pas être facile. Je sais que je prends le risque de te détester encore, je sais que tu vas sûrement, à de nombreuses reprises, être pris d'accès de haine à mon égard. Je sais que mon coeur risque de me picoter pour diverses raisons, notamment lorsque nos corps se frôleront en plein rush, lorsque tu souriras à d'autres filles, lorsque je contemplerai malgré moi les sculptures de ton corps. Et quelque part je l'avoue, travailler avec toi, te côtoyer tous les jours ou presque, comblera un espèce de vide en moi. C'est comme si j'avais l'impression que ma véritable place a toujours été, et sera toujours à tes côtés. Ce qui est complètement faux bien sûr. Mais c'est comme ça. Cette décision de revenir à Quick me donne malgré moi l'impression que chaque chose est enfin à sa place. D'un autre côté, j'ai enfin la sentiment que notre histoire est proprement bouclée, et je me sens en paix, désormais. Je caresse l'espoir qu'un jour, je ne ressentirai qu'un plaisir serein à te voir. Comme lorsque l'on voit un ami. Et puis, je crois bien que cette fois, je ne t'aime presque plus. A confirmer...

Un grand saut de trois ans en arrière, et me revoilà de nouveau équipière à Quick. C'est comme avoir 19 ans à nouveau. Ce qui est drôle, c'est que j'ai exactement la même coiffure qu'à cette époque, exactement les mêmes mèches blondes. Une paire de baskets neuves, ce qui curieusement arrive toujours juste un nouveau boulot. Ce qui est arrivé y a trois ans. J'ai même ressorti mes vieilles mitaines d'emo-girl en herbe. Ce qui est encore plus drôle, c'est que le hasard a voulu que je recommence à travailler exactement à la même date qu'il y a trois ans; le 26 octobre. Je crois que je n'ai jamais été aussi heureuse d'avoir un nouvel emploi. Parce que c'est un espèce de retour dans le passé, un rajeunissement. Je vais retrouver mes horaires à la con, mes clients à la con, mon stress à la con. Mais surtout, je vais retrouver mon euphorie juvénile à la con. Quant à mon ex à la con, je m'en tape. Il n'est plus le centre de mon univers à présent. J'ai appris à prendre d'autres centres de rotation. Moi j'veux juste retourner chanter Summer Love à tue-tête dans les cuisines de Quick.